Clôture réussie pour le projet « Le tour du monde en 80 fringues » : un voyage au cœur de nos vêtements
Jeudi 29 mai, le Centre d’accueil de Natoye Relais du Monde a vibré au rythme de la pièce de théâtre Ce n’est pas cousu d’avance, marquant la conclusion festive d’un projet riche de sens mené par la Croix-Rouge Jeunesse et le CRIE de Saint-Hubert. Plus de 70 personnes — résidents, petits et grands, ainsi que le grand public — se sont réunies pour découvrir ce spectacle mêlant humour, émotion et réflexion autour de nos vêtements : d’où viennent-ils ? Qui les fabrique ? Que disent-ils de nous ?
Cette pièce, portée par la compagnie Histoires Publiques, a su captiver le public en explorant les coulisses du secteur textile, souvent méconnu mais au cœur de nombreuses problématiques sociales et environnementales. Et quel plaisir d’entendre le rire des enfants, l’émotion mais aussi les nombreux applaudissements en fin de spectacle. Le spectacle s’est terminé par un goûter convivial sous le thème de l’Angola, préparé par les résidentes, et un échange en bord de scène avec les comédiennes, un moment privilégié pour que le public puisse poser toutes ses questions.
Ce représentation théâtrale clôture ainsi plusieurs mois de travail autour du thème de la Fast-Fashion et de la consommation responsable, portés par le projet « Le tour du monde en 80 fringues », soutenu par le PCI et la Fondation CRELAN.
L’objectif : inviter les jeunes à découvrir la richesse et la complexité du monde des vêtements, à travers des ateliers ludiques et créatifs, des temps de réflexion sur les enjeux sociaux, économiques et environnementaux, et des moments d’expression personnelle. Nous avons tous et toutes besoin de vêtements. Outre leur côté pratique pour cacher notre nudité et nous garder au chaud et au sec, ils catalysent beaucoup d’autres enjeux. Vecteurs d’expression de soi, d’appartenance à un groupe, parfois aussi cibles de stéréotypes et des regards que les gens autour de nous portent dessus. Ces constats sont d’autant plus prégnants dans un contexte d’adolescence et des situations migratoires. Les vêtements sont aussi l’exemple type de la complexité des enjeux d’une économie mondialisée et de la surconsommation.
Le tour du monde en 80 fringues avait donc un triple objectif :
- Inviter les jeunes et le grand public à s’ouvrir à la différence dans le cadre d’une activité de groupe multiculturelle autour d’un thème se prêtant bien au dialogue interculturel
- Développer leur compréhension des enjeux socio-économiques et environnementaux qui se cachent derrière le secteur de l’habillement (liens entre le global et le local) ainsi qu’une réflexion critique sur la société de consommation
- Développer leur créativité et renforcer leurs capacités d’expression
Un projet construit autour d’ateliers riches et variés
- Journées ludiques et créatives à Arlon (15 février) et Hotton (22 février)
Environ 40 participantes, mêlant grand public et résidentes du centre ADA, ont pu explorer ensemble le thème « Fast-Fashion, il est temps de ralentir ». Ces journées ont combiné ateliers interactifs et pratiques : discussions autour du trajet de nos vêtements, de leur impact environnemental et social, et découverte du quotidien des travailleurs du textile.
Les participants ont pu s’initier à la customisation de tote bags, au transfert sur t-shirts, au tissage, ou encore à la création d’éponges à partir de vieilles chaussettes. Ces activités ont permis d’allier créativité, apprentissage et échange interculturel. Un grand merci à plusieurs volontaires qui ont animé ces ateliers avec enthousiasme. - Stage résidentiel à Namur (4-6 avril)
Une quinzaine de jeunes de 15 à 22 ans ont été accueillis en auberge de jeunesse pour un format résidentiel favorisant la cohésion et les échanges. Le programme mêlait moments d’information, réflexions collectives et activités pratiques.
Les jeunes ont eu l’opportunité de réparer ou customiser des vêtements qu’ils avaient apportés, et de confectionner des créations personnelles simples (trousses, bobs, bananes, etc.) à partir de vieux textiles.
Des volontaires des Vestiboutiques ont apporté leur expertise lors d’ateliers de broderie, couture, crochet et tricot, favorisant un partage intergénérationnel et la découverte de techniques pour donner une seconde vie aux vêtements.
Le week-end comprenait également un challenge en groupe : parcourir les boutiques de seconde main de Namur pour composer une tenue complète à customiser ensuite. Les pièces réalisées ont été mises aux enchères à la Vestiboutique de Liège, accompagnées d’affiches de sensibilisation conçues par les jeunes eux-mêmes.
Ces ateliers ont été bien plus que des moments créatifs : ils ont permis aux participants, jeunes, grand public comme volontaires, de mieux comprendre les enjeux globaux liés à la mode, de renforcer leur esprit critique face à la société de consommation, de développer leur créativité, et de créer des liens forts à travers les différentes cultures et générations.
Ce projet est une belle réussite collective, rendue possible grâce à l’investissement des équipes des différents centres d’accueil, la collaboration avec les volontaires des Vestiboutiques, l’engagement des jeunes participants, du grand public, et le soutien précieux du fond PCI et de la Fondation CRELAN ainsi que d’Elise et Nathalie, qui ont accompagné le projet auprès de la fondation CRELAN,
Bravo à toutes et tous qui ont contribué à ce beau voyage au cœur de nos fringues, qui laisse une empreinte positive sur les jeunes et la communauté. Ce projet nous rappelle combien il est important de questionner nos habitudes, de créer du lien, et d’imaginer ensemble un avenir plus durable.